harfang

mon blog littéraire

posté le 31-03-2020 à 22:43:14

Gould Stephen Jay - Et Dieu dit : Que Darwin soit !

 

Ce livre passionnant est le produit des réflexions qu'inspirent à un scientifique américain biologiste paléontologue - à la Harari (voir : Sapiens : Une brève histoire de l’humanité ) -  la controverse encore active dans son pays entre les fondamentalistes protestants "créationnistes" et les communautés scientifiques et de l'éducation.

 

 

La thèse que défend ce livre est le non-recouvrement des domaines du savoir et de celui de la religion, appelé le principe "NOMA". En un mot, il propose de laisser au domaine du savoir scientifique, celui des faits et des lois que l'homme révèle peu à peu, un territoire livré au seul empire de l'expérience et de la raison. Parallèlement il considère qu'existe un domaine qui traite des fins de l'homme, du sens de la vie et de l'univers, de la morale qui relève de ce qu'il appelle la religion.

 

De ce principe découlent deux considérations majeures. D'abord il est vain de promouvoir un conflit entre ces deux segments qui traitent de deux aspects complémentaires et non contradictoires des préoccupations humaines. D'autre part, il est également vain de chercher à fonder une proposition de l'un des domaines par des considérations provenant de l'autre, dans un sens comme dans l'autre.

 

L'argument est bien mené, fondé sur la réflexion, l'histoire et les faits et fournit une base intelligente de compréhension et d'échange paisible entre de vieux adversaires.

Il me semble néanmoins qu'il fait la part belle à la religion qui encore XVIIème siècle estimait le savoir humain de son ressort. En quelques siècles, et une complaisance répétée dans l'erreur scientifique, la religion s'est déconsidérée dans le domaine du savoir vérifiable dont elle s'est, globalement, retirée. Garde-t-elle encore son honneur dans les autres domaines ? Son recul, aujourd'hui clairement accepté par la majorité des religions du livre, est-il autre chose qu'un constat d'échec ? Si en revanche les religions avaient suivi Averroès (XIIème siècle) elles auraient mieux conservé leur dignité. Celui ci disait, en résumé que l'usage de la raison est un devoir, et que si le savoir scientifique que l'homme acquiert contredit l'interprétation des textes révélés, c'est que cette interprétation est à revoir. Oui, il disait cela au XIIème siècle dans une fatwa !

 

Enfin on ne peut pas s'empêcher de penser que le domaine des faits empiète par essence sur celui de la morale, car l'homme n'a pas l'option de commettre ce qui ne peut pas être commis. Au-delà des limites ainsi placées, peut-être peut-on même espérer fonder un jour par des lois que l'on ignore encore aujourd'hui la base d'une éthique. En attendant, le NOMA n'est pas sans vertu...

 

Editions du Seuil mai 2000

 


Commentaires

 

1. Florentin  le 08-04-2020 à 17:06:08  (site)

Une dichotomie que l'Eglise a été bien obligée d'admettre.et qu'elle continue d'admettre. L'histoire, le progrès et l'avancée des sciences l'y ont peu à peu contrainte et c'est bien ainsi. A-t-elle le regret de ses erreurs anciennes ? Je le crois honnêtement. Bises et à plus. Protège-toi bien. Florentin

 
 
 
posté le 19-11-2019 à 14:21:50

Ma lecture du roman : La demande de Michèle Desbordes

 

 

 

Ce livre a été écrit en 1999, et a reçu un certain nombre de prix dès sa parution.

 

 

Il raconte la rencontre entre un artiste italien du 16ème siècle, venu séjourner au bord de la Loire pour y travailler, et la servante qui a en charge sa subsistance. Rencontre ? Pas vraiment, car à force de retenue et de silence, le vide s'installe entre eux en dépit d'une sorte de connivence sur la fatalité de l'existence et des actes quotidiens. Quant à la demande, il faut être bon public pour y croire. Elle ne constitue en rien une intrigue et elle n'apporte de toute manière rien à l'histoire.

 

En l'absence de véritable récit, le seul fil qui nous invite à le suivre est celui du déroulement, lent, très lent, du temps. De belles images portent sans doute à rêver, sur la nature, le ciel et les eaux. Mais on souffre, peut-être avec l'auteur, d'une incapacité fondamentale à atteindre cette paix que les mots voudraient décrire. Sous le couvercle la marmite bouillonne, la violence et l'attente d'une rupture guettent. Cool, mais pas zen...

 

Cela fait-il un roman ? Je n'y ai, pour ma part, pas trouvé mon compte.

 

 

 La demande de Michèle Desbordes,

Éditions Folio (2002)

 


Commentaires

 

1. seringa  le 19-11-2019 à 15:50:24  (site)

Harfang, c'est bien toi ? Tu es de retour parmi nous ??
J'en suis toute retournée !!!...
Je ne connaissais pas cette auteure ni donc son roman. Ma foi, ta conclusion ne m'engage pas à mettre le nez dedans !..Je me contenterai de la présentation que tu nous en fais...
Bonne semaine ma petite chouette.
Je t'embrasse très fort. Seringa.

2. florentin  le 19-11-2019 à 16:48:44  (site)

Bonjour. Un roman qui me rappelle "La jeune fille à la perle" de Tracy Chevalier, qui raconte les relations ambiguës qui liaient le peintre Vermeer la très jeune (et jolie) gouvernante de la maison. L'histoire m'avait intrigué et plu. Bises et à plus peut-être. Florentin

3. christineb  le 19-11-2019 à 21:46:57  (site)

Je ne connais pas ce roman et n'ai pas lu cet auteur. Merci pour ce compte rendu, bon mercredi.

4. banga  le 20-11-2019 à 14:46:34  (site)

Bonjour Harfang bon je pense que tu es l'ancien blog qui nous proposais des pitch sur le cinéma et aussi sur des affiches , mais bon le temps passe vite alors j'ai la mémoire qui flanche parfois lol , alors je te dis bon retour , a bientôt peut être , amicalement.

5. Calie  le 20-11-2019 à 16:43:22  (site)

Oh Harfang !!
Comment vas-tu ? comme tu vois je suis toujours là....enfin de temps en temps.
Bisous

 
 
 
 

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